La cantine gratuite du 17 octobre
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Le long de la Meuse,
Dans les ruelles sombres, où l'ombre se cache,
Là où les pavés grincent sous le poids des pas,
La pauvreté se tient, silencieuse et vorace,
à l'affût de cette jeune.
Le visage usé par le temps qui s'en va;
Le regard vitrifié qui chante cette honte d'être là,
La démarche saoulée par la faim qui tenaille,
Tout au long de la Meuse,
Sous le joug des préjugés qui piaillent.
Ses mains amaigries cherchent un peu de chaleur,
Dans les poches vides, elle fouille sans espoir,
Ses yeux fatigués scrutent l'horizon sans ferveur,
À la recherche d'un sourire, d'un regard pour la voir.
Avant, elle dansait avec le vent, sous le pont délabré,
Avant, muse de cette Meuse brumeuse.
Maintenant, le visage tuméfié par la marginalité,
Ses pieds nus foulent cette terre froide et humide,
Elle connaît la faim, la soif, la solitude glacée,
Et pourtant, elle garde en elle une lueur timide.
Car la pauvreté, malgré son fardeau immense,
Porte en elle une dignité, une force insoupçonnée,
Elle sait que la richesse n'est pas qu'une somme d'argent,
Mais la chaleur d'une main tendue, d'une âme bienveillante.
Alors, tout au long de cette Meuse,
Quand vous croiserez son regard dans la rue,
N'oubliez pas que derrière la misère et la détresse,
Se cache une histoire, des rêves, des vies perdues,
Et peut-être, juste peut-être, un peu d'amour pour une muse en détresse.
Tout au long de la Meuse,
vous verrez cette muse,
Tout au long de la Meuse,
vous verrez cette jeune,
Tout au long de la Meuse,
Vous verrez cette vie devenue
David Chibane
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